Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les voies lactées

Les voies lactées
  • Si vous aimez la musique électronique, style Berlin School (Tangerine Dream, Klaus Schulze, Redshift et autres) voici le blog par excellence. Les Voies Lactées: On a plus qu'une voix à faire entendre
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
2 mai 2007

Nattefrost Underneath the Nightsky 2007

Le bruit des vagues et de lointains chœurs spectraux introduisent un poème Scandinave, récitée par la voix suave de Ute Stemmann, ouvrant la route de Translogical Movements. Un mouvement séquentiel aux ailes métalliques qui s’entrecroisent sur leurs fins battements échotiques, donne un rythme ondulant auquel s’ajoute un synthé nasillard aux sonorités de cornemuse acidée. En parallèle, le synthé suit le tracé du séquenceur dans un univers analogue d’antan, rappelant les bruits continuels des années 70. Les modulations sont superbes et moulent un rythme qui devient plus agité, sur de faibles bouclés synthétiques et une belle thématique harmonieuse. C’est tout un virage que Bjorn Jeppesen entreprend sur ce 2ième opus de Nattefrost. Délaissant sa mythique sonorité nébuleuse, il fend l’atmosphère d’une sonorité plus agressive et offre  un solide opus où harmonie se conjugue avec des rythmes puissants. Searching For A Distant Planet, Underneath The Nightsky et Intergalactic Journey  concrétisent cette nouvelle approche avec des séquenceurs légèrement saccadés, sur des rythmes nerveux soutenus par de belles structures de basse et percussions et beaux solos, aux sonorités plus directes, qui se transforment en belles thématiques mélodieuses aux effets sonores très cosmiques.

Mais la force de Nattefrost demeure lorsqu’il exploite des titres plus longs, donnant libre cours à sa pensée grégorienne, à ses légendes Scandinaves, comme sur Observing Emotions. Un superbe titre au dénouement rapide où les rythmes statiques occupent d’emblée les premiers sillons avec un séquenceur redondant et ondulant. Les percussions métalliques sont souples et donnent une profondeur exquise à un titre qui vrille sur son axe, laissant un tempo lancinant grignoter notre vision. Chœurs discrets, vents d’Orion, synthé absent sur des boucles hypnotiques, notre cerveau est envahit d’une mélodie fondante issue d’une basse obsédante qui laisse sa place à une séquence synthétique aux accords gambadant sur les ondes réverbérarices placides et enveloppantes. La staticité fait place aux rapides séquences de Winterland. Un débit intense avec, en arrière scène, un synthé fluide qui appui le mouvement ondulant et mélodieux, fusant de beaux solos bouclés, enrichis par la guitare de Phil Molto. A Different View on Jupiter offre un tempo indécis avec une structure sautillante au groove léger, tout comme son approche synthétique très léger. The Pleasure Of Tranquility est une somptueuse ballade spatiale, ceinturée d’un beau synthé suave, aux souffles nasillards, et d’un mouvement séquentiel tournoyant. L’atmosphère est vaporeuse et feutrée, sur de belles cymbales tournoyantes. Un séquenceur saccadé étend son rythme nerveux en ouverture de The Magic Of Forgotten Times. Ses fines boucles d’Oracle tournoient. Envahissantes elles fusent d’effets sonores sur un synthé souple aux mouvances flottantes et moulantes. Une subtile modulation amène le tempo à un autre niveau où le synthé est plus grave sur un séquenceur tournoyant, aux effigies d’une guerre intergalactique qui se termine sur un mini solo de percussions vaporeuses. Comme un guetteur, le synthé rode avec une approche sournoise, remettant le séquenceur sur sa trace d’origine. Un très beau morceau qui s’étale à la grandeur de son titre.

Bjorn Jeppesen aurait pu se contenter d’exploiter la sonorité de son œuvre antérieur, Absorbed in Dreams and Yearning, qu’on l’aurait excuser, tant elle était exquise. Sur Underneath the Nightsky, il s’aventure sur de nouveaux sentiers, avec toute l’audace et le mythisme des charmes scandinaves, résultant en un superbe album. Bien construit et, surtout fort mélodieux sur des séquences et des rythmes bouillants qui étonnent et entoure une salle d’écoute d’un perpétuel roulement sonore à la fois intense et subtilement mélodieux. Un must.

1 Translogical Movements  9:14 
2 Searching For A Distant Planet  4:31 
3 Underneath The Nightsky  5:02 
4 Observing Emotions  9:17   
5 Winterland  7:03
6 A Different View On Jupiter  6:18   
7 Intergalactic Journey  4:59
8 The Pleasure Of Tranquility  5:58   
9 The Magic Of Forgotten Times  6:04

Publicité
Publicité
27 avril 2007

HISTOIRE DE TANGERINE DREAM

HISTORIQUE DE TANGERINE DREAM

On ne résume pas facilement la carrière de Tangerine Dream. Il faut dire que ce groupe allemand est l’un des plus prolifiques de l’histoire de la musique contemporaine. En 2007, le groupe d’Edgar Froese totalise plus de 130 albums, en plus de 16 boîtiers, 4 DVD et au-delà de 900 enregistrements de concerts piratés, de bandes sonores inédites et des sessions de studios. C'est aussi un groupe aux ramifications immenses, qui a été le fer de lance d'un mouvement de création artistique, baptisé Berlin School. Des groupes et musiciens aussi prestigieux que Klaus Schulze, Ashra Temple, Agitation Free et Conrad Schnitzer sont passés par l’école de Froese.

Mais le plus problématique dans l’histoire de ce groupe Allemand est la culture du silence, la politique de langue de bois de Grand Papa Froese, qui laisse une énorme porte ouverte sur les mythes, légendes et chimères du Rêve Mandarin. Il y a aussi le fait que le Dream a tellement changé d’identités musicales, notamment après le départ de Johannes Schmoelling, que son histoire est à l’image de sa carrière; plus on avance, moins on a des informations, moins les informations affluent plus grand en est le désintéressement.

EDGAR FROESE

Tangerine Dream débute par l’histoire d’Edgar Froese. Un personnage haut en couleur qui fait peu de compromis. Né à Lituanie le 6 juin 1946, le jeune Froese connaît une enfance sans histoires. Passionné par l’art, il étudie la peinture et la sculpture à L’Académie des Arts de Berlin-Ouest, de 1965 à 1969. Il est très attiré par l’ingéniosité de Picasso et part l’art surréaliste de Salvatore Dali. Peintre avec qui Froese établit une solide amitié. Par contre la musique le passionne un peu plus. Il découvre les sonorités du piano classique, tout en y explorant un peu plus les arpèges avant d’opter pour une musique plus électrique; la guitare. Edgar FROESE est né en Lituanie le 6 juin 1946. Après un cursus scolaire des plus ordinaires, il étudie pendant 4 ans, de 1965 à 1969, la peinture et la sculpture au sein de l’Académie des Arts de Berlin-Ouest et se prend d'un intérêt tout particulier pour l'art surréaliste de Dali, dont il deviendra un temps l'ami, et l'inventivité sans borne de PICASSO. La musique le passionne aussi. Il se plonge d'abord dans les arpèges et les envolées du piano classique avant de se tourner finalement, après sa découverte du rock n' roll, vers les délices amplifiés et plus actuels de la guitare électrique.

The Ones à Tangerine Dream

En 1965 Edgar monte un groupe de rock et de Rhythm and blues afin de jouer dans des clubs permissifs. C’est lors d’une tournée en Espagne, en 1965, qu’Edgar rencontra Dali; The Ones donnait un concert dans la villa de ce dernier à Cadaqués. Cette rencontre avec Dali changea la vision musicale de Froese. Il était décidé à créer une musique qui se voit comme une toile. Une musique futuriste et expérimentale. En 1967, il démantèle The Ones pour entreprendre la quête d’une musique qui vit et qui évolue avec la pensée. À son retour à Berlin, il cherchait déjà des musiciens pour jouer dans Tangerine Dream.

27 mars 2007

Tangerine Dream Springtime in Nagasaki

Tangerine Dream Springtime in Nagasaki 2007

1 Navel Of Light

a) Part I  8:02

b) Part II  14:43

c) Part III  7:41

2 Persistence Of Memory

a) Part I   6:32

b) Part II  13:10

c) Part III  3:50

Enregistré au Eastgate Studios à Vienne, en Février 2007

Edgar Froese & Thorsten Quaschning : Keyboards, synthétiseurs, électroniques et FX

Eastgate 014 Limited Edition

S’agit-il d’une autre légende Tangerine Dreamienne? Toujours est-il que l’histoire entourant la  parution de Springtime in Nagasaki aura de quoi faire jaser et fabuler les fans de TD pour la prochaine décennie. Selon le guide de presse; un richissime homme d’affaires Japonais aurait contacté Edgar Froese afin qu’il compose une œuvre divisée en 5 actes, pour commémorer les 2 villes Japonaises qui ont reçues une bombe atomique en 1945, Nagasaki et Hiroshima. Chaque
Opus doit avoir une durée maximale de 54 minutes et être en édition limitée. Le mystérieux mécène aurait étudié dans ses 2 villes et serait résident d’Hiroshima lors du bombardement. Le printemps et l’été, il habite à Nagasaki. Alors que l’automne et l’hiver, il réside à Hiroshima. À 83 ans, cet étrange personnage rêve d’une 5ième saison qui serait éternelle. Vrai ou pas, c’est un excellent prélude à un 1ier opus fort intelligent et intéressant offert par Edgar depuis des lunes.
C’est avec un fracas à saveur symphonique, truffé de percussions intermittentes que débute cette 1ière partie de Springtime in Nagasaki. Navel of Light explore un côté plus atmosphérique avec un rythme lent qui progresse sur des séquences douces et légères. Le synthé est  suave et onctueux, projetant de belles strates violonées qui exploitent une sonorité spectrale sur une belle ligne de basse. Une faune sonore dense et atonique aux percussions asymétriques qui s’enroulent autour d’un mouvement ondulant, alimenté de frappes orchestrales comme on retrouve sur Purgatorio. La 2ième partie offre une thématique mélodieuse sur un koto virtuel, aux accords pensifs et nostalgiques, bercé par un synthé nébuleux aux chœurs rauques, comme sur  Madcap's Flaming Duty. Un beau séquenceur remue cette oisiveté astrale, épandant un tempo d’une douceur syncopée, nourri par les lamentations éraillées et des chœurs plus affriolants. La 3ième partie renoue avec une ambiance flottante, où des notes cristallines remue les modulations sur une douce séquence ondulante et un flamboyant jeu de percussions. Des percussions étonnantes et d’autres séquencées, avec une basse en cascade et des voix célestes, sur un rythme progressif mais léger.
Une séquence sautillante, nourrie de percussions et d’effets sonores tout aussi volage, ouvre Persistence Of Memory. Fluide, le tempo est hachuré sur un mouvement aux courbes insidieuses où un sax nasillard, (ou est-ce une harmonica?), croise des chœurs incertains, entremêlés d’accords de guitares échotiques et éparses, créant une cacophonie mélodieuse. Un titre étrange, sur une structure incertaine mais qui capte l’attention. Par moments, on dirait un thème de James Bond acidé. Aussi étonnant que délicieux, elle se fond sur une 2ième partie, inondée d’un synthé aux strates flottantes et enveloppantes. Des belles voix célestes se hissent au dessus de cette densité synthétique aux rythmex et sonorités incertains. Un titre lourd, aux modulations statiques où l’on croise des portions de Vivaldi sur des lamentations hybrides. Il y a un travail de montage énorme dans cette pièce, qui se calme sur un beau piano mélodieux, transporté par une sonorité nasillarde mélancolique au plus profond d’une caverne aux mille et une gouttes d’eau qui résonnent comme les notes agressives d’un piano qui se moule aux réverbérations d’une guitare aux sonorités saxophonées. Une étrange nuance qui allume les passions et qui meurt sur les cordes d’une guitare enrhumée, avant de renaître sur un rythme endiablé, torturé de magnifiques solos de synthé et de solides percussions qui martèlent un rythme galopant, à peine strobofié, sous une avalanche d’ondes synthétiques furieuses. Une 3ième partie infernale, trop courte qui s’éteint dans une grotte humide.
Springtime in Nagasaki est l’œuvre que l’on attendait, et que l’on attendait plus, depuis fort longtemps de Tangerine Dream. Ce n’est pas une suite à quoi que ce soit. Il n’y a aucun rapport avec les œuvres antérieures. Edgar a coupé le cordon, on le sait. Sauf que là il étonne et pas à peu près. Un superbe album aux mouvements ambivalents sur des structures étranges, où le rythme croise l’atonie, voire la cacophonie, avec une profondeur insoupçonnée. Le jeu des percussions et effets sonores est sublime, alors que l’avalanche sonore de Persistence Of Memory est d’une attraction qui n’a d’égal que son originalité. Il n’y a pas un fan qui peut être déçu. C’est l’œuvre que l’on attendait plus. Reste juste à savoir si il restera assez de copies pour tous.

8 février 2007

Alien Nature Anna

Reconnu pour faire une musique sombre, Alien Nature étonne sur ce nouvel opus. Dédié à sa fille Anna, Wolfgang Barkowski nous livre un album illuminé, d’une exquise tendresse. Certes l’aspect sombre y est présent, mais ne domine pas. Juste ce qu’il faut pour attirer, pour intriguer. Le reste? Un superbe festin sonore où la mélodie semble aussi douce qu’une peau de bébé.

Un piano traverse une onde d’effets sonores aquaspatial pour enrouler sa mélodie avec un doigté nostalgique. Une ouverture gracieuse pour Theme for Anna avant qu’un séquenceur vienne bousculer cet équilibre fragile avec une ligne hachurée qui vrille avec lourdeur. Les synthétiseurs survolent cette pièce d’introduction avec de beaux solos qui arrivent de toute part sur un rythme nerveux, interrompu par de courtes escapades de piano. À haut niveau, l’effet est jouissif, surtout lorsque les synthés tombent pour envelopper Theme for Anna. Les solos de synthé sont beaux et fluides sur une séquence est lourde qui frappe avec force. Tout a fait exquis. Crystal Voyager est tout particulièrement réussi. Une séquence tourne avec des notes sautillantes, sur une pulsation séquencée. Le mouvement est ambivalent, cherchant plus à exploiter ses sonorités et à créer des fusions sonores, Crystal Voyager ne décolle vraiment pas. C’est plutôt un titre statique qui module de courtes et belles mélodies sur un rythme irrégulier. Un beau titre. Day-Dreaming continue avec les séquenceurs ondulants et lourds. Cette fois-ci, le rythme est soutenu parmi des effets sonores, tant vocaux que bruyants. L’atmosphère est somptueusement fluide avec un synthé aux strates moulantes aux solos bouclés. Un beau morceau qui baisse de tonalité en progressant vers la finale.

Plus délicat, Endolphine tourne sur de beaux accords de piano/guitare sur un mouvement rotatoire agrémenté de petites clochettes tibétaines. L’impulsion évolue sur de beaux tablas, transporté par des strates violonées avec un souffle du Moyen Orient. Un coup de batterie donne le signal d’une rotation plus fluide et mordante, comme un boléro qui vrille sur son axe. Des chœurs flottent sur un clavier minimaliste, aux nappes consistantes qui donnent naissance à des mouvements plus articulés dominés par un clavier hypnotique. Endolphine est le genre de titre qui accroche autant par son côté mélodieux que l’ingéniosité de sa structure. Night-Watching défile une ambiance teintée de suspense, de drame avec une impulsion plus sombre sur une structure parallèle à Endolphine. Sauf que son mouvement est moins animé et est constamment ralentit par des pulsations qui résonnent parmi des effets de percussions aux tintements légers. Where The Dead Bees Fly est une féerie musicale enchanteresse. Un sublime morceau d’une renversante douceur arabesque aux sonorités de liberté et d’innocence juvénile. Un peu comme Baffo Banfi, le synthé est charmeur et circule entre des percussions feutrées, ajoutant une profondeur soyeuse à cette étrange ballerine qui accélère sa rotation en symbiose avec sa progression. Her Smile termine ce brillant opus sur de sombres envolées d’un orgue aux amples modulations, sous une pluie fine.

Ouf! Anna est tout un cd, un incontournable comme on dit. Un album d’atmosphère et d’émotion où Alien Nature tisse ses éléments musicaux au travers différents effets sonores et des impulsions rotatives qui envoûtent et étonnent, de titres en titres. Un album sans failles, farcis de tendresse et de beauté, qui nous envahit dès les premières notes, jusqu’à la toute dernière. Le genre de cd que l’on ré écoute, juste pour être certains qu’il soit tant que ça!

1 Theme For Anna  10:53
2 Crystal Voyager  9:19
3 Day-Dreaming  10:47
4 Endolphine  8:31
5 Night-Watching  7:58
6 Where The Dead Bees Fly  7:18
7 Her Smile  6:06

27 janvier 2007

Madcaps Flaming Duty

Tangerine Dream  Madcaps Flaming Duty 2007 (76:16)

1 Astrophel And Stella 9:47 
2 Shape My Sin 4:50
3 Blessed Damozel 5:16
4 Divorce 4:46
5 Dream Of Death 7:46
6 Hear The Voice 5:08
7 Lake Of Pontchartrain 7:23
8 Mad Song 5:09
9 One Hour Of Madness 8:29 
10 Man 4:47
11 Hymn To Intellectual Beauty 6:24
12 Solution Of All Problems 6:24

Enregistré dans les studios de EastGate à Vienne et TownEnd à Berlin, en Octobre 2006
Voiceprint EGVP106CD

Edgar Froese:Keyboards, E-Guitar, Dobro, Blues Harp, Bass
Thorsten Quaeschning:Keyboards, V-Drums, Steel Drums, Recorder, E-bow Guitar
Chris Hausl: Vocals
Bernhard Beibl: Electric+Accoustic Guitars, Violin, Mandolin
Linda Spa: Flûte, Didgeridoo, Cornemuse modifiée
Iris Camaa: Percussion, Drums
Gynt Beator: Irish-Bouzouki, Bodhran
Thomas Beator: Irish-Bouzouki

Pour le 40ième anniversaire de Tangerine Dream, le mécène argenté n’a pas trouvé mieux que de présenter un album de soft pop, aux antipodes de tout ce que le Rêve Mandarin nous a présenté, incluant les gros navets ergotiques des dernières années. Je ne sais pas si Edgar a toute sa conscience, si il a toute sa tête. Mais sa fin de carrière est d’une misérable tristesse où son   propension à devenir plus gros que la légende, détruit la crédibilité de ses œuvres et de Tangerine Dream
On le savait tous, Madcaps Flaming Duty serait un album de chansons, dédiées à Syd Barrett, le légendaire Syd qui mis sur pied Pink Floyd. On savait que le nouveau Edgar Froese Rock Band, pardon Tangerine Dream, sous la gouverne maintenant de Thorsten Quaeschning (dehors le Jérôme) et de l’éternel Edgar Froese, utiliserait un chanteur et que les lyrics seraient liés à des vieux poèmes Anglais. Bref, les fans se croisaient les doigts dans l’espoir d’entendre une musique progressive avec un versant électronique.
Eh bien…..Même pas! Les devoirs ‘’flamboyants’’ de Madcaps sont 12 chansonnettes. De simples ballades aromatisées par des séquences vides d’émotions, des synthés très, mais très effacées. C’est même pas progressif, encore moins rock et ni électronique. Du easy listening???!!! Voilà ce que c’est. Donc moi et le easy listening , du pop pour vieux ringards, ne m’as jamais attiré. Donc le chro chro n’est plus de mon ressort. Par contre, tant qu’à l’avoir dans le lecteur, autant en parler!
De simples et tétonnes ballades qui n’ont rien à foutre avec le répertoire de TD. Edgar Froese est en train d’anoblir le travail de titan amorcé par Franke et Baumann et avec Schmoelling. Ed saute les plombs et gaspille une histoire mythique pour la changer en un véritable conte pour avares, égoïstes, vaniteux et sans talents. Car depuis que Baumann, Schmoelling et Franke sont partis, le vieux grincheux n’a rien foutu de bon, mis à part Mars Polaris et quelques petits cd potables ici et là. Mais là, c’est le comble.
Astrophel And Stella débute avec l’harmonica. Il s’agit du même air qui ouvre le concert du Tempodrome. Au lieu d’entendre la musique, on y entend le chanteur Chris Housle chanter les premiers versets. Sa voix est belle, sur une musique lancinante que l’on entend à peine, tant la voix prend de la place. Et c’est comme ça tout au long. Sur les 12 pièces il y a 10 ballades!!! Un peu plus et Edgar renaissait le mouvement de Barclay James Harvest, qui eux savaient écrirent et chanter. Des ballades insipides sur des thèmes tristes, avec une atmosphère morne, terne. Le seul lien avec l’anniversaire de la mort de Syd Barrett. Si vous aimez Roxy Music, Blessed Damozel. Mais ce n’est pas du Roxy Music que les fans veulent entendre, mais du TD. Edgar lui, il trippe au bout. Sa grosse guitare en bandoulière, il lance de long et platonique solos sur Dream of Death ou encore de la slide sur Man. Chris Housle a de la difficulté à chanter haut et sa voix plafonne sur One Hour Of Madness, le seul titre animé sur Madcaps Flaming Duty. Un long titre qui tourne en rond et qui n’a peu de modulations (je ne suis pas sûr qu’Eddy connaisse cela, Chris le sait lui). Il me semble qu’un bon arrangeur en studio équilibre ces déséquilibres-là.
Madcaps Flaming Duty de Tangerine Dream est un bide total. Un flop qui laissera des séquelles car elle attaque les fondements même du Dream; un album chanté sans musique électronique. Pour moi c’est un nouveau groupe qui présente un album bien ennuyant, sans émotions et sans vie. Si c’est TD, eh bien il ne reste plus qu’aux fans d’intenter un recours collectif pour fausse représentation et foutre Eddie dehors. Un navet, un manque d’intérêt pour les fans….et je cherche toujours le lien avec Syd Barrett…à moins que ce n’était que l’aspect promotionnel du lancement; Edgar est capable de tout pour équiper son studio. Un gaspillage!

Publicité
Publicité
28 août 2006

Période de construction

Je suis en construction, revenez me voir plus tard.

Merci!..

24 juin 2005

L'histoire de la Musique Électronique

La musique électronique (MÉ) trouve son berceau aussi loin que le début des années 1910 avec L’Art des bruits, du mouvement Dadaïste. Un mouvement de liberté artistique, plastique et littéraire, crée par de jeunes artistes de toutes nationalités durant la 1ière Guerre Mondiale. Certes ce n'était pas de la réelle MÉ, mais c'était la naissance d'une nouvelle forme d'art. Un mouvement important qui allait ouvrir la porte aux plus audacieux.

La préhistoire et ses découvertes

Le Theremin est la première forme de synthétiseur connu. Il fut inventé en Russie en 1920 et était peu exploité. C'est ce que nous entendons sur le "Good Vibration" des Beach Boys. En 1928, un inventeur Français, Maurice Martenot, inventait le premier instrument où les sons étaient entièrement produits par l'électricité, les Ondes Martenot étaient composées d'un clavier qui pilotait des oscillateurs à lampe. Par contre, cette invention suscitait peu d'intérêt.

Dans les années 30 la compagnie Allemande AEG invente l'enregistrement magnétique. Dorénavant, une machine permettait d'enregistrer et de restituer des sons avec  qualité. De plus il était possible de couper, coller et d'assembler les bandes magnétiques. Le montage sonore naissait et allait ouvrir la porte à des genres musicaux inédits. C'était le début d'une révolution dans le monde musical. Mais il faudra attendre des années avant que la musique se saisisse de ces nouvelles technologies.

En 1948,le Français Pierre Henry, est l'un des premiers à avoir l'idée non seulement d'utiliser le montage pour composer, mais aussi d'utiliser des bruits, mécaniques ou naturels, et de les assembler pour en faire du bruit organisé, c'est à dire de la musique. C'est la naissance de la  "musique concrète". La musique n’est donc plus uniquement hauteurs de sons (notes) mais «sons» et «éléments sonores».

En 1955, le premier synthétiseur est créé par le duo Olson et Belar, deux ingénieurs qui travaillent chez RCA. À la même époque, Lejaren Hiller et Leonard Isaacson, de l'Université d'Illinois composent l'lliac String Quartet, la première pièce de musique jouée par un ordinateur.

1960 - Les années incubatrices

Les années soixante sont les incubatrices de l'ère moderne électronique.

Tout d'abord, l'apparition des orgues électroniques, dont le célèbre Hammond. Le piano électrique, comme le Fender, voit aussi le jour. Du côté rock, il y a l'apparition de la célèbre pédale Wah-Wah utilisée par Zappa, Hendrix et les Stones. Des filtres, ainsi que des choeurs électroniques voient le jour, développant ainsi des horizons sonores totalement nouveaux en matière de production musicale.

La musique contemporaine est aussi attirée par ces nouvelles technologies Stokhausen, Pierre Boulez et Xénakis exploitent les nouvelles sonorités. Pierre Henry peaufine le genre en introduisant des sons électroniques dans une musique de danse " Messe pour le temps présent", donnant ainsi une dimension tout à fait nouvelle aux ballets de Maurice Béjart. Cet album connaît un immense succès et un titre purement électronique " Rock Électronique" est présent sur le 33 tours. À cette même période, le synthétiseur analogique Moog voit le jour. Par contre sa complexité est telle, que rarissimes sont les élus capables de le manier; mais déjà les possibilités sonores s'accroissent et le rock ne peut échapper à l'électronique.

Un autre instrument complexe voit le jour, le mellotron. On peut y enregistrer sur bande magnétique n'importe quel son, puis le jouer. C'est l'ancêtre des échantillonneurs modernes. Cette nouvelle invention permettra d'ajouter des mélodies de violon et flûte dans plusieurs compositions. L'impact est important. Dorénavant, les studios d'enregistrements n'auront plus besoin de musiciens classique pour y jouer des partitions, le mellotron s'en chargera.

À la fin des années soixante: les Beatles emploient les boucles magnétiques, les oscillateurs et le montage aléatoire  pour l'album "Sergeant Pepper". Frank Zappa compose des morceaux pour bande magnétique et le Velvet Underground expérimente l'univers des sons distorsionnés. Wendy Carlos  sort "Switch on Bach", un arrangement de Bach pour synthétiseur. Phillip Glass livre la première oeuvre majeure de minimalisme électronique "Two Pages", une musique répétitive à variations avec l'ajout et/ou la soustraction de notes. Un espèce de séquenceur électro-acoustique. Cet ouvrage est déterminant dans l'évolution de la musique. Les Moody Blues et King Crimson exploitent les sonorités du mellotron avec "Night in White Satin" et "In the court of Crimson King", deux énormes succès de la musique progressive.

Mis à part le succès de Maurice Béjart, la musique électronique est méconnue du grand public, à tout le moins de ce côté-ci de la planète. Avec raison, on la juge ennuyeuse et répétitive. Mais cette période est le berceau de l'explosion musicale que les années 70 connaîtront, notamment avec l'éclosion du rock progressif et l'arrivée des premiers groupes de musique électroniques.

1970 - Les années fastes

Jusqu'ici, les nouvelles technologies sonores sont l'apanage des groupes expérimentaux et progressifs. Elles sont greffées aux instruments de base comme les guitares, basses et batteries. Pink Floyd est passé maître dans l'art d'annexer des bruits et effets sonores à sa musique. Meddle, paru en 1971, avec One of these days et Echo, fixera des nouvelles balises en matière de recherche sonore. Emerson Lake & Palmer ose l'impensable en mettant sur le marché un premier simple, ''Lucky Man", qui comprend un solo de synthétiseur.

En 1972, un petite pièce musicale bien anodine et superflue allait ouvrir la voie aux dimensions musicales ; "Pop Corn". Ce gros succès mondial, pourtant bien simpliste, allait ouvrir la voie à la commercialisation de la Musique Électronique. Plusieurs musiciens regardent dorénavant les possibilités d'exploiter ses nouveaux équipements. Pink Floyd qui s'équipe d'un synthétiseur analogique haut de gamme, un VCS3, pour la réalisation de l'excellent "Dark side of the moon" en 1973, établira des nouveaux standards en matière de créations musicales.

La scène berlinoise n'est pas en reste. Le groupe de musique psychédélique Faust exploite à outrance les sonorités extérieures au monde de la musique traditionnelle. Nous assistons à la naissance du Krautrock, un rock planant et instrumental, avec l'apparition de groupes phares comme Ashra Temple, Can, Agitation Free et Tangerine Dream. Klaus Schulze marie le Krautrock à la MÉ avec la parution de"Irrlicht", en 1972. Un album très ambiant où Schulze expérimente des accords d'orgue et de musique classique à la MÉ, donnant ainsi une symphonie électronique spatiale tout à fait déformée. Klaus Schulze venait d'ouvrir la porte à l'imagination et la créativité artistique Berlinoise. C'est au travers ces nouvelles agitations culturelles que Kraftwerk  surprendra la scène musicale avec la parution d' "Authoban" en 1974.

"Authoban" est le premier album techno de l'histoire, mais il y a plus. Le groupe Allemand utilise les techniques de pointe tel le vocoder, synthétiseur et mellotron. La pièce titre est un long morceau de 20 minutes, répétitifs et non planant, à laquelle le groupe à ajouter des bruits extérieurs inédits (auto et trafic) et qui collent au concept de la pièce. Cet album ouvrira la porte à l'invasion allemande en Europe, qu'on appellera la Berlin School Music.

Avec "Phaedra", Tangerine Dream redéfinit le genre. En plus d'exploiter admirablement bien, et au maximum, le mellotron, "Phaedra" se démarque par l'utilisation première d'un séquenceur, une nouvelle technologie qui consiste à échantillonner une note et la faire progresser sur différents intervalles. Peu facile à utiliser, cela prendra des années avant d'en tirer le maximum. Cristopher Franke, de Tangerine Dream et d'Agitation Free, sera le précurseur du séquenceur. Et c'est avec la musique de Tangerine Dream que le séquenceur obtiendra ses lettres de noblesse. "Phaedra" est aujourd'hui reconnu comme étant le premier titre gothique rave de l'histoire.

Ce nouveau courant musical s'attire la sympathie de la presse musicale et s'étend au travers l'Europe. Heldon sera le premier groupe français à prioriser l'utilisation des synthétiseurs. Par contre, cette musique est plus orientée vers le progressif que l'électronique. D'ailleurs c'est le premier obstacle de la MÉ; les fausses comparaison avec la musique progressive. Déjà qu'à cette époque, la presse anglaise tombait à bras raccourci sur "Tales Topographic Ocean" de Yes et sur les élucubrations musicales d'Emerson Lake and Palmer. On critiquait plus les individus que leurs oeuvres. La personnalité solitaire des compositeurs de MÉ n'échappera pas à ces attaques des médias. On parlera alors d' égocentrisme et de masturbation culturelle.

Mais l'apport des nouvelles technologies est indéniable sur les groupes rock et hard rock. Led Zeppelin utilise le mellotron sur l'intro de "Stairway to Heaven", un classique, Deep Purple utilisera pour la première fois un synthétiseur sur l'album "Burn" et la table de mixage fait son entrée dans les studios, de sorte que l'ingénieur de son et le producteur deviennent des créateurs au même titre que les musiciens. La musique évolue. Il y a maintenant tout un monde de différence entre la composition de base d'un musicien et son produit final. 

La MÉ semble plafonnée. Elle n'attire toujours pas le public de consommation. Alors que les artistes tentent de donner plus de vie et de rythmes à leurs oeuvres, Brian Eno lancera une série d'album de musique planante. L'art nage aux antipodes de son évolution. Mais ça va changer... le monde entier s'apprête à découvrir l'univers spatial de Jean Michel Jarre.

Avec "Oxygene", paru en 1976, Jean Michel Jarre projette la MÉ à l'avant plan de la scène musicale. La critique, jusqu'alors assez tiède, et les gens de l'industrie sont fascinés par cet oeuvre. Plusieurs titres de cet album serviront à l'ouverture de bulletins de nouvelles. Chez-nous, sa musique servira d'intro à "La couleur du temps", une émission sur la météo. Jarre ouvre les portes du marché nord américain à l'industrie de la musique électronique. Un public difficile qui s'était laissé séduire par le très minimalisme "Tubular Bells" de Mike Oldfield, trame sonore du film "The Exorcist". "Tubular Bells" n'est pas proprement parlé un album de musique électronique. Il s'agit d'une oeuvre où Mike Oldfield surutilisera l'échantillonnage et les multi pistes afin de créer un album seul, en utilisant plusieurs instruments. Cet album deviendra le premier album non commercial, à connaître un succès commercial.

1975 - Les années gloires

"Oxygene", et c'est le cas de le dire, donnera une bouffée d'air frais à l'art. Le public Nord Américain découvre l'intrigante MÉ. Il n'est donc plus rare d'entendre des artiste comme Kraftwerk, qui s'impose de plus en plus sur le marché avec des albums comme "Radio Activity" et "Trans Europe Express", Tangerine Dream, avec le brillant "Statosfear", Vangelis avec "Spiral" et même Klaus Schulze avec le très séduisant "Timewind". Kraftwerk et Tangerine Dream traverse l'Atlantique pour y effectuer une série de concerts. La tournée de Tangerine Dream sera mémorable et donnera lieu à des spectacles ultimes où les nouveaux amateurs seront renversés par les light show et la magie du trio Allemand. L'Amérique découvre la MÉ par Tangerine Dream, Kraftwerk et Jean Michel Jarre. Le magazine américain Rolling Stones critique de façon virulente cet art, la décrivant comme de l'anti musique.

Avec la parution de la trame sonore "The Sorcerer", Tangerine Dream fait entrer la MÉ dans le monde du 7ième art. Cet album marquera une nouvelle étape dans l'évolution de la MÉ. Constitué seulement de courtes pièces musicales, le groupe démontre qu'il est possible de créer de la MÉ sans nécessairement composer de longs morceaux.

Le monde de la musique populaire d'alors est dans un creux de vague. Il ne se passe plus grand chose au niveau du rock proprement dit. Les vieux dinosaures se meurent et semblent en panne d'inspiration. La technologie s'installe graduellement dans les studios d'enregistrement et la musique échappe peu à peu à ses créateurs  alors que les génies de la console prennent de plus en plus de place. Solidement inspiré par les oeuvres de Kraftwerk, dont la musique martèle les planchers de danse, David Bowie lance "Young American" et "Station to Station" en 1975 et 1976. La "dance music" est en pleine effervescence.

En Angleterre, la jeunesse anglaise se révolte et est séduite par le mouvement punk. Un genre musical qui n'est ni plus ni moins qu'un recul sur les idées et technologies. C'est au travers ce giron que le premier enfant de la MÉ naîtra; le new wave.

Flanqué de Brain Eno, Bowie produira coup sur coup "Low" et "Heroes". Deux albums qui sont un mélange de MÉ et "dance pop", Ce croisement entre la pop et l'électronique s'appellera le new wave. Gary Numan et son Tubeway Army populariseront cette mode avec "Pleasure Principle" , paru en 1979, et le célèbre hit "Cars". L'arrivée des vidéo clips et de MTV  change toute les données de l'industrie musicale. Dorénavant, les belles gueules, les beaux culs et les seins de silicone seront des critères essentielles pour connaître le succès. Nous sommes à l'air de la musique synthétique, le techno pop.

1980- Le New Wave

La révolution technologique dans le monde musical fait émerger des génies de la console. L'échantillonneur (le sampler) permet d'utiliser et réutilser à volonté des sons existants. Fini les instruments de base. Avec l'arrivée de la boîte à rythme (electronic drum) on peut avoir un band virtuel complet. C'est la mode de Frankie Goes to Hollywood, Soft Cell  et Human League.

C'est aussi la naissance du synthétiseur numérique, une véritable petite bombe d'imagination. Ce synthé utilise des sons numérisés à partir de sons concrets , sans aucune limite. Dépeche Mode et Jean Michel Jarre seront les premiers à en faire l'utilisation.

Mais la notion de groupe ne disparaît pas pour autant. Des groupes comme Dépeche Mode, New Order et plusieurs dizaines d'autres commercialisent le techno pop. La Berlin School Music n'aura jamais été en mesure de s'implanter en Amérique du Nord. Ce nouveau courant musical s'étend à la grandeur de la planète. 

La MÉ peine à trouver sa niche dans ce nouveau courant musical. Graduellement elle est laissée de côté pour faire toute la place au New Wave. Même en Europe, le New Wave a la cote, essentiellement grâce à l'implantation des MTV Européen.

1985 - Le New Age

Mais il reste toujours des monstres sacrés pour y préserver l'art. Jean Michel Jarre a capté l'attention du public et des médias avec son méga concert dans la ville de Houston au Texas. Son nouvel album "Zoolook"  se veut une entrée dans la MÉ numérique. Ses clips passent à MTV.  Tangerine Dream effectue une autre tournée Nord Américaine et sa trame sonore du film "Legend" connaît un succès, notamment avec la présence de Jon Anderson aux vocals.

Peter Baumann, un ex Tangerine Dream, mettra sur pied une compagnie de disque, Private Music, en sol américain. Des artisans tentent une percée américaine. Des stations de radio consacreront des heures d'antenne à la promotion de l'art. Par contre, la durée des pièces ainsi que le caractère musical effraient. Les auditeurs ne sont pas habitués à entendre des sons extérieurs aux harmonies. Il faut commercialiser la MÉ... ainsi naîtra le Nouvel Âge.

Cette forme musicale fut la réponse au besoin d'aseptiser le son très Berlin de la musique électronique, afin qu'elle connaisse un succès commercial chez nos voisins du Sud. La MÉ fut tellement aseptisée qu'elle en est devenue ennuyante. Ça fonctionné au début, mais on était très loin de la vrai MÉ. Par contre, les médias et le public américain était convaincu que c'était bel et bien de l'électronique, parce que les compositeurs du Nouvel Âge utilisait les mêmes instruments, ainsi que les techniques d'enregistrement.

1990 - Le retour aux sources

Les années 90 furent très fertiles au niveau des orientations musicales, et toutes sont nées du croisement entre la MÉ et le New Wave. Alors que le Nouvel Âge meurt dans l'indifférence, la MÉ survit de peine et de misère en Europe. Nous assistons à la naissance de divers courants musicaux tel le techno, le hard techno, le trance, la house et le hip-hop. Tous se caractérisent par l'innovation musicale... derrière les consoles. Nous assistons à une émergence musicale très riche. Des groupes comme Chemical Brothers, Death in Vegas et Leftfield créent de la musique à partir de collage et de mixage sonore.

Avec l'arrivée des ordinateurs, à peu près n'importe qui peut créer de la MÉ ou du techno. Nous assistons aussi au retour des tables tournantes et des synthétiseurs analogiques via le câblage sur un ordinateur. Ce nouveau courant alternatif est par contre appelé de l'électronique. Ce qui n'est pas tout à fait faux, car il s'agit vraiment de créations musicales à base d'instruments électroniques. Et c'est pas tout à fait vrai car qu'il y manque l'âme et la chaleur de la vrai MÉ.

En Europe, la Berlin School Music, revit grâce è des artistes tel Mario Schonwalder et Ron Boots. Les dinosaures d'antan semblent en panne de créativité et une nouvelle race de compositeurs fait surface. C'est la renaissance de la MÉ.

Il en va tout au contraire sur ce coté-ci de la planète. Les ondes ne passant plus de MÉ depuis fort longtemps, ont même délaissés le Nouvel Âge. En Amérique l'art est mort. Tangerine Dream sera le dernier artiste à faire une tournée de spectacle en 1992. Subitement il y a comme un espèce d'embargo sur la MÉ. Tout se passe en Europe et rien ne transpire ici!

1995- La renaissance

Les ordinateurs aidant, nous assistons à une prolifération de nouveaux artistes qui allient les nouvelles technologies aux créations musicales. Dorénavant on peut créer un cd complet chez soi. Avec la compression des fichiers en format MP3, des artistes indépendants créent et vendent leur propre musique sur internet.

La multiplication des oeuvres n'est nécessairement synonyme de qualité. On se trouve alors confronté aux problématiques de la fin des années 70 où on essayait de faire et vendre n'importe quoi à cause de l'engouement du marché. Mais des artistes forts intéressants ont émergés de ces nouvelles technologies. Je pense entre autres à Radio Massacre International et Free System Project.

L'art se transcende et passe d'une génération à l'autre. De jeunes artistes rendent hommage aux créateurs en produisant des remixes de leurs oeuvres. Kraftwerk, de loin le plus remixé de la planète, Tangerine Dream et Jean Michel Jarre ont vu leurs oeuvres remixés par plusieurs jeunes férus des nouvelles technologies. Derrière les accords du techno et de la hard techno, on peut saisir l'essence des oeuvres des artistes qui ont tenté d'importer la Berlin School Music.

2000- Le nouveau siècle

Jean Michel Jarre a donné le ton au nouveau millénium en donnant tout un spectacle en Égypte avec les Pyramides comme toile de fond. La MÉ, la Berlin School Music, se porte fort bien en Europe. Internet aidant, nous sommes plus en mesure de suivre son évolution et de se procurer les dernières parutions. Malheureusement, l'art est toujours victime de préjugés en Amérique du Nord. 

Alors que les stations de radio trouvent des créneaux horaires pour y faire jouer de la hard techno et que des canaux satellites à MTV se spécialisent dans la production d'émissions pour un public mature, la MÉ ne réussi pas à traverser ce mur de culture Nord Américaine. Pourtant, la MÉ a quelque peu changé. la nouvelle vague de techno s'est emparé de la Berlin School Music. Certes il reste toujours des compositeurs fortement ancrés dans l'art originale. Mais il y en a d'autres qui sont devenus plus audacieux et qui produisent une MÉ avec beaucoup plus de percussions électroniques et de rythme.

Le fait que cette musique aie survie au fil du temps, et à ces tempêtes technologiques, prouve que les assises créatives sont belles et bien efficaces. La MÉ est la réponse contemporaine aux créations de la musique classique du Moyen Âge. Si, les Beethoven et Mozart de cette époque auraient eu à leur disposition la technologie d'aujourd'hui, c'est sans doute des créations similaires qu'ils auraient composées.

Nous n'avons qu'à écouter les intégrales de Vangelis, Tangerine Dream et surtout Klaus Schulze, pour comprendre que nier cette évidence est un manque flagrant de connaissance et de curiosité culturelles.

Il y a des éléments à ajouter?  Il y a des ommissions, des erreurs?  Je vous invite à enrichir l'histoire en communiquant avec moi :-)

15 mai 2004

Rubycon

Tangerine Dream Rubycon 1975 (34:53)

1. Rubycon Part I (17:18)

2. Rubycon Part II  (17:35)

Edgar Froese : Mellotron, guitar, Gong, VCS 3 synth, organ

Christophe Franke : Double Moog synth, Gong, synth A, organ, VCS 3 synth

Peter Baumann : Organ, E-Piano, synth A voice, Arp 2600

CD Virgin 2-91009

Tangerine Dream d’hier n’a rien à voir avec celui d’aujourd’hui, d’il y a un vingtaine d’années. Je dois donner raison à notre internaute ‘’mangetout’’. Vous parler des derniers efforts de TD sans vous introduire à ses premières œuvres c’est manquer de clairvoyance. Mais qui ne connaît pas les premiers opus de TD? Voici donc le début d’une série de chroniques sur la carrière très paradoxale de Tangerine Dream.

Rubycon est le 2ième opus du Rêve Mandarin sur Virgin. Il confirme la nette tendance du trio Allemand de s’injecter à fond dans la Musique Électronique. L’association avec Virgin allait donner des petits bijoux de créations musicales. La folie Dalinéesque de Froese, unie à la docilité et l’ingéniosité de Franke, vont donner place à des kermesses musicales qui trouveront racine chez plusieurs artistes, tant de cette période que de nos jours. Avec Peter Baumann ou Johannes Schmoelling TD alignera une dizaine de chef-d’œuvres purs. Après Phaedra, voici le ténébreux Rubycon.

La 1ère partie démarre sur une séquence spatiale très flottante. Les sens en alerte, nous stagnons dans une atmosphère statique entourée d’effets sonores éclectiques. Sirènes intergalactiques aux choeurs graves, vagues de fond sonores qui font écho sur un mellotron cirant, l’ambiance se matérialise sur un roulement de percussions vaporeuses et le séquenceur embarque. Le rythme devient plus franc sur une bonne ligne basse. Les synthés multiplient leurs chants ambiants sur une cadence qui prend de plus en plus de coffre. Mellotron et percussions hétéroclites glanent le pas à un tempo qui ralentit et se recueille sur une lame plus atmosphérique. Cette douce finale se poursuit sur la 2ième partie où nous pénétrons les portes d’un monastère ambiant. Mais cette tranquillité éthérée est de courte durée. Une grosse ligne séquentielle pave la voie à des rythmes agressifs et désordonnés qui tourbillonnent autour d’effets sonores psychédéliques. Immobiles, nous sommes plaqués aux murs d’un art abstrait qui attire, qui pique l’ouïe. Une mouche qui se débat sur du ruban gommé, c’est un peu l’effet spastique de la partie II de Rubycon. Cette psychose inconséquente se termine aux portes arrières de notre monastère. L’air y est radieux, et sur une ambiance flottante, le mellotron nous flûte dans les oreilles tout le talent qui habite Peter Baumann. Nous venons de pénétrer dans le paradis, l’enfer et le purgatoire musical de la douce nébulosité artistique qui accompagnait Froese Franke et Baumann. Croyez-le ou non, la suite est encore meilleure.

28 janvier 2004

PHAEDREA 1974 (Baumann-Franke & Froese)

Phaedrea est à la MÉ ce que Sgt Pepper’s des Beatles est au rock; un album phare qui influencera une multitude de musicien et révolutionnera le monde de la musique expérimentale, psychédélique et électronique. Situons-nous dans le contexte.
Le rock progressif évolue à cire d’oreille. Pink Floyd secoue les colonnes avec l’étonnant Dark Side of the Moon. L’échantillonnage musical fait ses premiers pas et l’utilisation de séquenceur établit ses premières lignes. Toujours à l’avant-garde, la gang à Froese se procure des nouveaux équipements et concocte un premier album de rock planant qui fait entendre des harmonies, des mélodies. C’est la naissance de la Berlin School.
Très ambiant le début de l’opus se fait entendre à travers un vent métallique à résonance spectrale. Les premiers pas de la musique gothique viennent de se faire entendre. Un synthé tourbillonnant sillonne nos oreilles avec discrétion. L’ouïe en attente, le synthé s’amplifie et jette les bases d’une première utilisation d’un séquenceur dans l’œuvre de TD. Le rythme est sombre, tranchant et soutenu par un galop mellotroné qui se décompose et s’écrase sur une banquise d’effets sonores. L’air ambiant refait surface et nous entraîne dans une galaxie vaporeuse qui fume encore de ses cendres. Phaedra redéfini le genre et lance la désormais célèbre Berlin School. Les lignes séquentielles qui torturent cette pièce seront désormais un classique dans la construction des lignes séquentielles d’aujourd’hui. Souvent on peut entendre sur différents groupes de MÉ, les bases de ce titre culte. Mais cela demeure toujours une période sombre où le planant a le dessus sur le rythme. C’est donc avec un léger synthé qui se contorsionne que Mysterious Semblance at the Strand of Nightmares suinte ses larmes. Un titre fantomatique qui s’étire littéralement pour faire une mélodie surréaliste. Très statique, la pièce n’en demeure pas moins attirante avec son côté austère. Toujours dans une ambiance spectrale/spatiale Movements of a Visionary prend forme autour de bruits atmosphériques. Tel l’œil d’un cyclone, les notes virevoltent sur elles-mêmes et se fondent dans un néant intemporel. Sequent C clôt par une flûte éthérée qui plane et fond en silence. L’empreinte de Peter Baumann.
Même avec nos oreilles d’aujourd’hui, Phaedra a à peine vieilli d’une ride. L’enveloppe musicale est dense. Les synthés et le mellotron n’ont plus de secret pour le trio Allemand qui enclenchera une série d’albums fort délicieux qui changeront la perspective de cet art contemporain. Album culte, album phare les premiers coups de séquenceurs créant une mélodie ont surpris et charmés. Un coup de génie culturel qui n’a d’égal que les classiques modernes.
En 2005 Phaedra a été repris et remixé par Edgar Froese, et son fils Jérome, sur l’étiquette EastGate. Les puristes ont hennis au scandale. Je suis partagé. S’il est vrai que ce remixage a honni l’ambiance analogue des années 70, il n’en demeure pas moins intéressant pour ceux qui ont découvert le rêve mandarin que sur le tard. Par contre, à choisir entre la première version et celle de 2005, Phaedra 74 l’emporte haut la palme. Un cd à posséder, ne serait-ce que pour comprendre les racines de l’évolution de la MÉ.

1.Phaedra (16:45)
2.Mysterious Semblance at the Strand of Nightmares (10:35)
3.Movements of a Visionary (7:55)
4.Sequent C (2:17)

28 novembre 2003

Présentation

Bonjour, mon nom est Sylvain Lupari.
Mes amis estiment que ma passion pour la musique est démentielle. Elle est pourtant l'amie fidèle qui me suit depuis des années, soit depuis l'âge ingrat de l'adolescence où trop souvent, nous sommes plus solitaire, et ce même en groupe, à rêver à un monde meilleur ou au grand amour. Au travers la musique, j'ai ri, j'ai pleuré, j'ai souvent rêvé mais j'ai surtout grandi. Grandi au point qu’aujourd’hui, à 49 ans, je suis extrêmement malade, ma femme et mes enfants m’ont plaqués pour aller vers des gens meilleurs. En fait, mon chien et les émotions engendrées par les innombrables possibilités de la Musique Électronique, me restent toujours fidèles.
Mais avant d'aller plus loin, je voudrais remercier tous ceux qui m'ont suivi au cours des dernières années par le biais de mon ancien site de Tangerine Dream. Presque entièrement anglophone, ce site m'a mis sur la mappe et m'a permis de connaître une foule de gens intéressants.
Les Voies Lactées se veut un ‘’blog‘’, voire un magazine virtuel, francophone afin de faire connaître et promouvoir ce merveilleux art trop peu connu qu'est la musique électronique. Trop peu connu, car boudé par un establishment qui cherche la beauté irréelle, celle qui vend, celle qui est décidé par les dollars. Je parlerai aussi de cinéma, de livres et je vous offrirai la possibilité de lire mon histoire que je meublerai tous les jours, jusqu’à ce que ma maladie m’emporte. Vous serez en quelque sorte ma bouée et vous assisterez à ma finale….
Si il y a un dicton qui dit  "Je pense donc je lis", on peut facilement dire " J'écoute donc je suis" en parlant de la musique électronique. Un créneau musical aussi percutant que le rock, le hard rock et la pop, tout en alliant la magie des symphonies, des grandes œuvres contemporaines. Donc par ce site, je tenterai de vous y initiez tout en vulgarisant les termes qui sont Anglais et Allemand, le berceau de la Musique Électronique (MÉ)
Ma passion pour cette musique s'est développée alors que je cherchais constamment d'autres alternatives musicales au rock, le ‘’heavy rock’’ ainsi que le progressif. Après moult tentatives vers le classique et le jazz, j'ai succombé aux charmes de cette merveilleuse musique.
Par ce site, j'espère ainsi guider les mélomanes vers la musique électronique. Je souhaite aussi attirer la curiosité des oreilles frileuses vers cet art. Donc, vous y trouverez des critiques et des capsules sur les artistes qui y sont à l'origine ainsi que ceux qui continuent à explorer les confins d'un art mystérieux et charmeur.
Vous pouvez aussi lire mes critiques, plus étoffées, sur le site ‘’Guts Of Darkness‘’.Un merveilleux site francophone sur les ''Archives du Sombre et de l'Expérimentale''  http://www.gutsofdarkness.com
Enfin, j'espère aussi attirer l'attention des médias afin qu'ils sortent d'un placard culturel et s'ouvrent à l'ingéniosité des artisans de cet art.  Il serait bon et beau de faire découvrir la musique électronique dans nos médias écrits et parlés, ainsi que sur nos ondes...
Enfin, si vous avez des commentaires et des critiques à formuler sur cette musique,
Au-delà de la MÉ, je ferais part de mes réflexions sur le cinéma, la politique, le monde syndical, ma vie et d’autres sujets d’actualité. Je suis fort en gueule et je crois avoir une bonne plume. Mais surtout j’ai une maladie neurologique assez sévère qui me tient éveillé des bonnes parties de nuit; vous en serez les juges. Donc, ce qui explique le titre au pluriel : Les Voies Lactées
Vos commentaires seront appréciés, en autant qu’ils soient appréciables sinon vous pouvez me joindre à cette adresse électronique
Phaedream20@hotmail.com.
Bienvenue et plongez dans cet univers aux dimensions auditives très hasardeuses  :), mais combien enréchissante…

Publicité
Publicité
Publicité