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Les voies lactées
Les voies lactées
  • Si vous aimez la musique électronique, style Berlin School (Tangerine Dream, Klaus Schulze, Redshift et autres) voici le blog par excellence. Les Voies Lactées: On a plus qu'une voix à faire entendre
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28 janvier 2004

PHAEDREA 1974 (Baumann-Franke & Froese)

Phaedrea est à la MÉ ce que Sgt Pepper’s des Beatles est au rock; un album phare qui influencera une multitude de musicien et révolutionnera le monde de la musique expérimentale, psychédélique et électronique. Situons-nous dans le contexte.
Le rock progressif évolue à cire d’oreille. Pink Floyd secoue les colonnes avec l’étonnant Dark Side of the Moon. L’échantillonnage musical fait ses premiers pas et l’utilisation de séquenceur établit ses premières lignes. Toujours à l’avant-garde, la gang à Froese se procure des nouveaux équipements et concocte un premier album de rock planant qui fait entendre des harmonies, des mélodies. C’est la naissance de la Berlin School.
Très ambiant le début de l’opus se fait entendre à travers un vent métallique à résonance spectrale. Les premiers pas de la musique gothique viennent de se faire entendre. Un synthé tourbillonnant sillonne nos oreilles avec discrétion. L’ouïe en attente, le synthé s’amplifie et jette les bases d’une première utilisation d’un séquenceur dans l’œuvre de TD. Le rythme est sombre, tranchant et soutenu par un galop mellotroné qui se décompose et s’écrase sur une banquise d’effets sonores. L’air ambiant refait surface et nous entraîne dans une galaxie vaporeuse qui fume encore de ses cendres. Phaedra redéfini le genre et lance la désormais célèbre Berlin School. Les lignes séquentielles qui torturent cette pièce seront désormais un classique dans la construction des lignes séquentielles d’aujourd’hui. Souvent on peut entendre sur différents groupes de MÉ, les bases de ce titre culte. Mais cela demeure toujours une période sombre où le planant a le dessus sur le rythme. C’est donc avec un léger synthé qui se contorsionne que Mysterious Semblance at the Strand of Nightmares suinte ses larmes. Un titre fantomatique qui s’étire littéralement pour faire une mélodie surréaliste. Très statique, la pièce n’en demeure pas moins attirante avec son côté austère. Toujours dans une ambiance spectrale/spatiale Movements of a Visionary prend forme autour de bruits atmosphériques. Tel l’œil d’un cyclone, les notes virevoltent sur elles-mêmes et se fondent dans un néant intemporel. Sequent C clôt par une flûte éthérée qui plane et fond en silence. L’empreinte de Peter Baumann.
Même avec nos oreilles d’aujourd’hui, Phaedra a à peine vieilli d’une ride. L’enveloppe musicale est dense. Les synthés et le mellotron n’ont plus de secret pour le trio Allemand qui enclenchera une série d’albums fort délicieux qui changeront la perspective de cet art contemporain. Album culte, album phare les premiers coups de séquenceurs créant une mélodie ont surpris et charmés. Un coup de génie culturel qui n’a d’égal que les classiques modernes.
En 2005 Phaedra a été repris et remixé par Edgar Froese, et son fils Jérome, sur l’étiquette EastGate. Les puristes ont hennis au scandale. Je suis partagé. S’il est vrai que ce remixage a honni l’ambiance analogue des années 70, il n’en demeure pas moins intéressant pour ceux qui ont découvert le rêve mandarin que sur le tard. Par contre, à choisir entre la première version et celle de 2005, Phaedra 74 l’emporte haut la palme. Un cd à posséder, ne serait-ce que pour comprendre les racines de l’évolution de la MÉ.

1.Phaedra (16:45)
2.Mysterious Semblance at the Strand of Nightmares (10:35)
3.Movements of a Visionary (7:55)
4.Sequent C (2:17)

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